


Lucky Luke - Les Rivaux de Painful Gulch, de Morris et René Goscinny (1962)
Appollo (scénariste): “Ce n’est pas un film, mais c’est un western quand même. Ce Lucky Luke raconte une querelle de village entre les O’Hara, les grandes oreilles, et les O’Timmins, les grands nez, et comment Lucky Luke se retrouve pris entre les deux. L’histoire est vraiment très drôle, mais ça a avant tout été un choc esthétique pour moi, les images ont marqué ma rétine de manière durable. C’est le moment où j’ai compris qu’il y avait des auteurs derrière les BD.”
Brüno (illustrateur): “Cet album représente tout mon amour pour la BD franco-belge de l’âge d’or, que ce soient les Rubriques-à-brac, les Lucky Luke, les Astérix, les Johan et Pirlouit, etc. Mon père était militaire donc on déménageait souvent, et à chaque fois, mes parents m’inscrivaient à la médiathèque pour que je récupère des BD. Plus tard, c’est tout mon argent de poche qui est passé là-dedans. Ce qui m’a marqué dans cet album, c’est qu’à un moment, Lucky Luke veut quitter l’histoire parce qu’il en a ras-le-bol. C’est un de ses traits caractéristiques, il est très humain par rapport à d’autres héros classiques qui, eux, n’ont jamais envie de lâcher.”

Le Bon, la Brute et le Truand, de Sergio Leone (1966)
Brüno: “Ce film, je l’ai regardé un nombre incalculable de fois. Ce qui m’avait plu dedans, et dans le cinéma de Sergio Leone en règle générale, c’est le côté ultra-graphique et très iconique des choses. Surtout dans la Trilogie du dollar, où c’est le western réduit à l’os. Il a inventé un nouveau style. Le gunfight final qu’on avait dans les westerns classiques et qui durait dix minutes, Leone, lui, en a fait le cœur du récit et l’a étiré à n’en plus finir. Plus tard, quand j’ai vu plus de westerns classiques, je me suis rendu compte à quel point les enjeux étaient adultes et les ressorts complexes. Les westerns spaghettis ont fait disparaître cette dimension. La Trilogie du dollar, c’est très beau plastiquement, mais ça reste quand même des films très adolescents, sans réel fond. Ce n’est plus que de la forme, mais c’est une forme jouissive.”















