Voodoo Child | Society
RIP

Voodoo Child

Après quinze ans de silence, D’Angelo vient de signer son grand retour avec Black Messiah, un troisième album coup de poing dopé par les récentes violences policières aux États-Unis, et une tournée européenne à guichets fermés. Un come-back inespéré pour celui que l’on présentait à ses débuts comme l’héritier d’Al Green ou de Marvin Gaye, avant de l’annoncer perdu, pourri par la drogue et l’alcool. Et qui confirme, une fois de plus, que la soul est avant tout affaire de Dieu et de Diable.
  • Par Raphaël Malkin, à Richmond, et Thomas Pitrel, avec Maxime Chamoux
  • 31 min.
  • Story
Illustration pour Voodoo Child
Torkil Gudnason

Presque quinze ans qu’on ne l’avait pas vu. Et puis il a surgi, le 31 janvier dernier, au beau milieu du Saturday Night Live. Précédé par son groupe, quelques violons et une mélodie à la guitare andalouse, D’Angelo est apparu sur scène en costume bien taillé, poncho posé comme une cape sur les épaules et chapeau du far west en équilibre sur le crâne. Avec environ dix kilos de trop. La musique a démarré. Really Love, cinq minutes de soul à l’état pur. Après quoi, nouvelle disparition. Le chanteur s’éclipse, puis remonte sur scène pour un deuxième morceau, The Charade. Changement de décor: guitare autour du cou, sweat à capuche sous veste en cuir, bandana noué autour de ses tresses plaquées, il est désormais en position de combat parmi ses musiciens, tous habillés d’un sweat proclamant “I can’t breathe” ou “Black lives matter”, en hommage aux cris de ralliement des mouvements de protestation contre les violences policières envers les noirs qui viennent d’émailler l’Amérique, de Ferguson à New York. De l’amour à la politique, en l’espace de dix minutes.

Society #2

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