
Les histoires d’amour commencent parfois par hasard. Pour la réalisatrice danoise Sissel Morell Dargis, voilà comment c’est arrivé. On est en 2012. Après avoir fui, à 19 ans, une enfance violente et un pays dans lequel, fille d’une Espagnole et d’un Lituanien, elle ne se sentait pas à sa place, puis avoir vagabondé dans les milieux anarchistes et parmi les Indiens Mapuches en Argentine, elle vient de poser ses bagages à Rocinha, la plus grande favela de Rio de Janeiro. Un soir, alors qu’elle n’a plus grand-chose à perdre – “Ça ne pouvait pas être pire que ça” –, elle lève les yeux vers le ciel. Un ballon rose bonbon s’envole dans la nuit, traînant derrière lui une longue fresque revisitant le jardin d’Eden à la sauce psychédélique. “Ce jour-là, j’ai ressenti les mêmes papillons dans le ventre que lorsque je suis tombée amoureuse pour la première fois”, témoigne-t-elle treize ans plus tard. La jeune femme ne délire pas: elle vient de découvrir les baloeiros.