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Les jours qui suivent la découverte des corps et de la voiture abandonnée sont des jours de frénésie. La photo du père de famille (fines lunettes, t-shirt gris informe) fait la une de tous les journaux, Marie Drucker ouvre le journal de 20h en parlant du “cauchemar dans une maison de Nantes” et la France qui aime rythmer son histoire à coups de faits divers plonge dans celui qui marquera son début de siècle. Les réseaux sociaux sont en train de gagner la société. Pour la première fois, ils deviennent le réceptacle idéal des conjectures et des commentaires d’une affaire criminelle qui se résume vite par un sigle, en lettres capitales: XDDL. Sur Facebook, des groupes très actifs se forment pour “chercher la vérité”, attirant tous les enquêteurs amateurs qui accumulaient autrefois des coupures de journaux et qui épluchent désormais des milliers de pages web pour fouiller le passé des protagonistes. Les premiers jours donnent également lieu à un grand nombre de signalements: Ligonnès ressemble à l’homme ordinaire, au voisin, alors on voit partout son regard, son sourire, son allure. On croise un inconnu et on se demande: et si c’était lui? On regarde son meilleur ami: serait-il capable de faire la même chose? On regarde son père: a-t-il déjà été tenté par ce même geste?
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