
Comment vous vous sentez, onze mois après avoir été propulsée sur le devant de la scène médiatique? Bien. Le tout début a été très, très violent, à la fois en bien et en mal. C’est puissant, le fait de passer de l’anonymat total à plus du tout d’anonymat, mais aujourd’hui, ça me paraît presque normal. Récemment, j’étais avec mon cousin au théâtre et il me dit ‘Ça s’est bien passé BFM, cet aprèm?’ et je dis ‘Ouais, ouais…’ Et on parle de choses et d’autres, et là, il s’arrête et me dit: ‘Quand même, il y a un an, tu n’aurais pas pu imaginer que ça allait être ça, ta vie.’
Vous venez de publier un livre, Où sont passés nos milliards, qui peut se lire comme une analyse, très didactique, de l’état des finances du pays et de celui des services publics, mais aussi comme votre programme politique, non? Je dissocie la démarche du livre et ce que je fais au sein de la gauche depuis un an et que je veux continuer à faire. L’été dernier, les gens, y compris des militants, m’ont dit: ‘C’est formidable, il faut absolument que les partis restent unis.’ Je considère donc que j’ai une sorte de devoir moral à continuer. Et ce livre, c’est autre chose: j’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice programmatique des années à venir. J’ai donc décidé de profiter de cette fenêtre médiatique pour dire des choses auxquelles je réfléchis depuis longtemps et pour proposer des éléments de fond sur les sujets que moi, je connais, et ne pas être juste cette personne qui, à un moment, a été un dénominateur commun.