PUNCH

Let’s get ready to rumble, again ?

Voilà, c’est fini. Floyd Mayweather est reparti de Las Vegas en faisant la gueule, mais avec toute sa money et ses trois ceintures de champion du monde. Malgré la défaite, Manny Pacquiao, lui, a gardé le sourire jusqu’au bout. Peut-être parce qu’il sait qu’au-delà du verdict des juges, c’est toute la boxe qui ressort grandie d’un tel événement. Et tant pis si ce “combat du siècle” n’a pas tenu toutes ses promesses, loin de là. Dans cette nouvelle période dorée que vit le noble art, il suffit d’attendre le prochain…
Deontay Wilder est prêt à prendre la relève.

Depuis la glorieuse époque des Tyson, Holyfield, Lennox Lewis ou Prince Nasseem Hamed, la boxe se cherchait une nouvelle équipe d’Avengers capable de faire exploser les pay-per-view des grands networks américains. Certes, il y a Bernard Hopkins et ses 50 printemps qui ambiancent toujours le “boxe jeu” depuis sa victoire contre Roy Jones en 1992, nos “Super-Français”, Jean-Marc Mormeck et Brahim Asloum, ou même les frères Klitschko, dont l’éventuelle confrontation a fait fantasmer le public sans jamais se concrétiser. Des évènements qui sonnent comme autant de sursauts d’intérêt médiatique pour la boxe. Mais sans grande intensité. Pourtant, la vérité est là, puissante comme un crochet du gauche en contre : dans le sillage de ce Mayweather-Pacquiao attendu depuis presque huit ans, ce frisson qui vous sillonne le corps lorsque vous assistez à un grand combat vaut à nouveau le coup de mettre son réveil au beau milieu de la nuit. N’en déplaise à ce bon vieux Don King, qui sucre les fraises depuis bien trop longtemps, le noble art s’est refait une santé. La preuve par quatre.

Krusher Vs Superman

Adonis Stevenson aka Superman.
Adonis Stevenson aka Superman.

Oui, Superman est canadien. Et alors ? Mieux, il est même né à Port-au-Prince, en Haïti, ne porte pas de lunettes et n’a pas besoin de trouver une cabine téléphonique pour enfiler son costume. Son nom, c’est Adonis Stevenson. À côté de lui, Clark Kent est un loser. On parle quand même d’un type qui, avant d’embrasser la carrière de super-héros, a pris 18 mois de prison pour proxénétisme et violence dans le quartier d’Anjou à Montréal. Sans doute défoncé à la kryptonite, il battait régulièrement ses prostituées, infligeant même à certaines des sévices insoutenables. Champion WBC des mi-lourds, à 37 ans, Stevenson rêve désormais d’unifier la catégorie en s’occupant d’un autre client, le Russe Sergey Kovalev, aka Krusher, détenteur des ceintures WBA, IBF et WBO depuis qu’il a calmé Hopkins le 8 novembre 2014 à Atlantic City. Un combat qui, s’il se confirme, pourrait donc déchaîner ces dames autant – voire plus – que ces messieurs.

Miguel « The Angel » Cotto

Il a morflé, David Trezeguet.
Il a morflé, David Trezeguet.

Avec sa tronche d’icône gay tout droit sortie d’une pub pour une marque de slip sud-américaine, difficile de croire que Miguel Cotto a fait carrière dans la distribution de mandales. Pourtant, ce Portoricain de 34 ans détient actuellement la ceinture WBC des poids moyens. Son quatrième titre mondial, glané après qu’une cruelle défaite face à Floyd Mayweather en super-welters l’a poussé à changer de catégorie de poids. Par le passé, Cotto avait déjà fait l’ascenseur à trois reprises (dont une fois suite à une défaite contre Manny Pacquiao), pour autant de ceintures à la clé. Il est d’ailleurs le premier boxeur portoricain de l’histoire à réussir cet exploit. Et c’est sans doute parce qu’il a toujours su dompter la balance que Miguel Angel a investi ses millions dans une fondation visant à lutter contre l’obésité sur son île.

Le Rocky Balboa 2.0

Danny Garcia est “The Swift”
Danny Garcia est “The Swift”.

Born and raised in Philadelphia. Danny Garcia a, lui aussi, longtemps rêvé de titre mondial en grimpant les marches du musée des Beaux-Arts de la ville chère à Rocky Balboa. Invaincu en 30 combats, vainqueurs par K-O à 17 reprises, “The Swift” s’est tranquillement installé parmi les boxeurs “frisson” de sa génération, à 27 printemps seulement. Tout comme Mayweather avant lui, il est drivé par son père, Angel Garcia. Un homme qui a choisi de faire monter le fiston sur un ring dès son dixième anniversaire, soit l’âge minimum requis par la loi en vigueur dans l’État de Pennsylvanie. Actuellement détenteur des ceintures WBA et WBC, Danny Garcia pourrait même passer des super-légers aux poids welters, histoire de tenter sa chance face au “Pretty Boy” Floyd. Dans sa vidéothèque poussiéreuse, Rocky Balboa peut enfin reposer en paix. Et c’est tant mieux.

Plus fort que Mike Tyson ?

Deontay Wilder.
Deontay montre les muscles.

Deontay Wilder est un homme en colère. Natif de Tuscaloosa dans l’Alabama, “The Bronze Bomber” – surnom reçu après sa médaille de bronze aux JO de Pékin – affiche un ratio K-O/victoires de 96% et 33 victoires (dont 32 mises au tapis) en 33 combats, dont 18 survenues dans le premier round. Une machine. Mais Deontay Wilder, c’est surtout ce monstre du bayou qui a permis aux États-Unis de reconquérir un titre mondial en poids lourds, après neuf longues années de disette : le titre WBC, soit le seul qui n’appartient pas à Vladimir Klitschko. Forcément, face à une telle démonstration de force, toute la planète boxe espère que l’Ukrainien – qui vient tout juste de défendre ses quatre ceintures (IBF, WBA, WBO et IBO) en terrassant Bryant Jennings, samedi dernier, au Madison Square Garden – acceptera le défi lancé par ce nouveau phénomène qui fait trembler la catégorie reine. Car oui, Deontay Wilder, son quintal, son double mètre et son masque, mi-carnaval vénitien, mi-MF Doom, avec lequel il rentre sur le ring, ont largement de quoi faire (enfin) tomber l’ogre Klitschko. Dans un énième “combat du siècle”, soyez-en sûrs.

Par Paul Bemer