Rencontre

Jérôme Lavrilleux

Jérôme Lavrilleux est sorti de l'ombre une seule fois, pour prendre tout seul toutes les balles de l'affaire Bygmalion, en direct à la télévision. Dix ans plus tard, il est de retour. Aurait-il un plan derrière la tête?
  • Par Victor le Grand et Antoine Mestres
  • 26 min.
  • Rencontre
Illustration pour Jérôme Lavrilleux
Photos: Brian Reynaud pour Society

Ce devait être le plus beau jour de sa vie. Le 25 mai 2014, Jérôme Lavrilleux est élu député européen, le plus haut mandat de sa carrière politique. Il est environ 21h quand il envoie un message à Ruth Elkrief: “Bonsoir Ruth, si demain en fin de journée vous avez besoin d’un nouveau député européen pour parler des résultats des élections ou d’autres sujets d’actualité, je peux me rendre disponible.” La journaliste star de BFM-TV lui répond deux heures plus tard: “OK pour demain 19h.”
Le lendemain, changement d’ambiance. Quand elle l’accueille dans les locaux de la chaîne, Ruth Elkrief joue franc-jeu: “Jérôme, vous savez que nous n’allons pas parler des européennes?” Lavrilleux le sait très bien, en effet. Il n’a pas dormi de la nuit. Dans la loge, il croise Jean-Marie Le Pen, l’invité précédent, qui lui glisse, sans aucune ironie: “Bon courage, ça va être dur.”

Au total, l’entretien durera une vingtaine de minutes. Vingt minutes durant lesquelles Lavrilleux, ancien directeur adjoint de campagne de Nicolas Sarkozy durant l’élection présidentielle de 2012, balance tout de l’affaire politico-financière dont tout le monde parle depuis quelques heures: “Bygmalion”, du nom de cette société chargée de l’organisation de meetings qui a tenté, via un système de fausses factures, de masquer les dépassements de frais de la campagne de Sarkozy. Après avoir confirmé l’escroquerie, Lavrilleux quitte le plateau fébrile, au bord du malaise.

Society #244

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