
“Je trouve le moment intéressant”, commente Alexandre Pesey à propos de la recomposition politique en cours à droite, avant d’ajouter les adjectifs “enthousiasmant” et “satisfaisant”. “Extrêmement satisfaisant”, se corrige-t-il en portant à ses lèvres un peu d’Orangina. Alexandre Pesey est cofondateur et directeur de l’Institut de formation politique (IFP). Fondée en 2004, l’école, résume son site Internet, “identifie, recrute et forme des étudiants courageux, désireux de servir la France”. “En ce moment, nos jeunes sont très engagés dans la période de clarification politique”, euphémise le directeur. C’est en effet peu dire. Ceux qui restent autour d’Éric Ciotti ont tous fait l’IFP: son chef de cabinet, l’un de ses conseillers, et même Guilhem Carayon, le président des Jeunes Républicains, premier à être monté au front dans les médias pour défendre le rapprochement entre son parti et le RN. Le chef de cabinet de Jordan Bardella, lui aussi, a suivi le cursus, comme une grande partie de ses équipes. Quant à Reconquête, c’est encore plus fort: “Eux sont carrément venus avec leur épuisette dans l’école et ont pris beaucoup de jeunes cadres de leur parti.” Bien sûr, tempère Pesey, il est un peu tôt pour crier victoire: la droite ne parle pas encore d’une seule voix, et Éric Ciotti est largement isolé dans son propre camp. Mais les motifs de réjouissance ne manquent pas, car, se félicite-t-il, “les verrous sautent enfin”.