Portrait

Opération Barghouti

Alors que le conflit au Proche-Orient va bientôt entrer dans son sixième mois, le nom d'un homme revient sans cesse. Ce nom, c'est celui de Marwan Barghouti, figure de la résistance palestinienne pour les uns, terroriste condamné à vie pour les autres. Souvent présenté comme le “Mandela palestinien”, considéré comme un début de solution par le Qatar, peut-il changer l'histoire?
  • Par Hélène Coutard
  • 14 min.
  • Portrait
Illustration pour Opération Barghouti
AFP / ABBAS MOMANI – TAL COHEN

Au checkpoint de Kalandia, à six kilomètres de Ramallah, où ils font la queue pendant des heures pour entrer en Israël comme pour en sortir, ils le voient tous les jours. Son visage s’étale sur plusieurs mètres, dessiné par un artiste palestinien sur un mur de béton gris. À côté du portrait de Yasser Arafat keffieh sur la tête, celui de Marwan Barghouti le représente menotté, en chemise, la bouche légèrement entrouverte, comme s’il était en train de dire quelque chose. Le graffiti est apparu sur le mur en 2010. Barghouti, lui, est ballotté de cellule en cellule de diverses prisons israéliennes depuis près de 22 ans. Mais les Palestiniens qui y jettent un œil en voyant les heures défiler au checkpoint le regardent peut-être différemment depuis le 7 octobre 2023. Car plus que jamais, le visage de Marwan Barghouti suggère un espoir fou, tout petit comme un point qui clignote dans la nuit, celui de la paix. Celui que l’on surnomme le “Mandela palestinien” et qui partage, de fait, de nombreux points communs avec le mythique leader sud-africain, apparaît désormais comme encore plus que ça: l’espoir de la dernière chance, l’unique personnalité capable de garantir, un jour, un dénouement pacifique du conflit. Et ce, y compris en Israël, où de plus en plus de voix se sont élevées, ces derniers mois, pour appeler à sa libération.

Society #225

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