Les balles de match de la vie de Marion Bartoli

Les balles de match qui ont marqué la vie de la joueuse de tennis française, à cinq moments de sa vie.

Nicolas Fresco / Illustrations: Clémentine Oberkampf
Le 5 juin
1 min.
Top 5

Un homme en polo blanc est représenté avec un fond abstrait de couleurs vives et sombres. Il y a des chiffres inscrits en haut à gauche.

7 ans

Guy Forget vs Pete Sampras (finale de Coupe Davis, 1991) 7/6, 3/6, 6/3, 5/4, avantage Forget

“J’étais avec mon père à Gerland, à Lyon, pour la finale de la Coupe Davis France-États-Unis avec le match décisif, Guy Forget contre Pete Sampras. J’idolâtrais Pete Sampras, mais ce jour‑là, j’étais pour l’équipe de France. L’ambiance était hallucinante. Forget a la balle de match dans sa raquette et il fait le fameux slice de gaucher, Sampras fait un retour un peu moyen, Forget claque une volée de revers croisée, et tout le stade se lève en pensant qu’il a déjà gagné, mais Sampras se jette par terre et arrive à remettre la balle. Il y a une sorte de moment suspendu de cinq secondes où tout le monde retient son souffle en attendant de voir si la balle va passer le filet. Elle passe, mais Guy Forget la remet de l’autre côté en ayant tout le court ouvert avec Pete Sampras qui est par terre. Et là, c’est une explosion de joie absolument indescriptible, un moment qui m’a marquée pour toujours. Je faisais du tennis depuis un an, mais à la fin du match, je me suis retournée vers mon père et je lui ai dit: ‘Papa, c’est ça que je veux faire plus tard: être sur un terrain où tout le monde crie mon nom et chante La Marseillaise quand je joue.’”

Un homme et une femme portant des lunettes de soleil assis côte à côte, habillés de manière élégante, dans un environnement qui semble être un lieu de spectacle ou d'événement.

22 ans

Justine Henin vs Marion Bartoli (demi-finale de Wimbledon, 2007) 6/1, 5/7, 1/5, 0-40

“C’est la première fois de ma vie que je joue sur le court central de Wimbledon, considéré comme le temple du tennis. À l’époque, Justine Henin est numéro un mondiale et vient de gagner Roland-Garros. Dans les tribunes, au premier rang, il y a James Bond –Pierce Brosnan. Je perds le premier set 1-6, puis petit à petit, je me remets dedans et comme je suis totalement l’outsider, le public se met à me soutenir à fond. Je finis par renverser le match et je mène 5-1 au troisième set, 40-0. Je mets ma première balle de service parfaitement, Justine Henin rate son retour long, le juge de ligne l’annonce faute et je tombe à genoux par terre sur la craie de Wimbledon, comme j’ai vu tous mes joueurs préférés le faire pendant 20 ans. À la sortie du terrain, Pierce Brosnan, qui m’attendait pour me féliciter, s’est excusé de ne pas pouvoir assister à la finale car il avait un mariage. Le matin de la finale, quand je suis arrivée dans le vestiaire, il y avait un bouquet de 50 roses rouges qu’il m’avait envoyé pour me souhaiter bonne chance.”